Il voyage en Côte d’Ivoire et décide de s’y installer
En arrivant à Abidjan, en Côte d’Ivoire, pour oublier son chagrin d’amour, Paul Simon était loin d’imaginer qu’il ne retournerait plus en France.
Une immigration en sens inverse ?
Simon, informaticien de son état, était presque certain de vivre une belle vie chez lui en France. Le jeune ingénieur de 26 ans avait un modeste appartement dans la ville de Rennes. Il le partageait avec sa petite amie Mathilde. Mais la jeune dame tombe amoureuse d’un de ses collègues puis annonce quelque temps après à Paul Simon leur rupture. C’est en ce moment que le jeune homme, pour oublier son chagrin, décide de se lancer dans un voyage dépaysant. Il tombe alors sur une actualité de la Côte d’Ivoire qu’il décortique minutieusement. Un de ses voisins d’immeuble à qui il ne parlait presque jamais, sauf pour échanger des salutations, est justement ivoirien. Il toc à sa porte pour se renseigner auprès de lui sur la vie dans son pays afin de confirmer son intention de s’y rendre.
Gary est peu bavard. Il se contente de lui répondre « ce qui serait intéressant pour toi est que tu te lances sans t’attendre à rien. Tu appréciera mieux le pays puisque tu n’y sera pas avec des attentes qui pourraient être déçus ». Oui, Paul Simon valide l’idée. Il prend son billet et une réservation d’une chambre chez l’habitant et le voila en route pour Abidjan dès la semaine suivante. Arrivé à l’aéroport Félix Hophouet Boigny, le jeune homme a du mal à ressentir le dépaysement qu’il était venu chercher. Mais son hôte, Huberson, qui a la gentillesse de venir le chercher à sa décente d’avion, le rassure : « Tu passeras rapidement dans une nouvelle dimension… rire »
Sur la route de Fresco
Huberson est le chef d’une exploitant forestière. Il connait donc bien le pays et ce qui y intéresse un voyageur du profil de Paul Simon. En traversant Port-Bouet puis Bassam en pleine nuit pour rallier Bonoua, Paul n’imaginait pas le monde qu’il venait de parcourir. Un bon plat d’alloco poisson braisé lui est servi, première grosse découverte culinaire pour lui. Après avoir dîné, il monte dans sa chambrette pour se reposer. Huberson, qui doit partir dès le petit matin, lui propose de venir avec lui, ce qu’il accepte.
Au réveil, sur le coup de 6h du matin, Huberson toc à sa porte. Son 4×4 poussiéreux déjà allumé attend le retardataire. Ils traversent de nouveau Bassam puis Port Bouet pour se lancer sur la route de Dabou. Et là, Paul Simon réalise qu’il était bien loin de sa Bretagne natale. Les petits marchants au bord des lui proposent des affaires. Le pays était solaire, les gens très souriants, joyeux avec des regards expressifs, ce qu’il n’avait pratiquement jamais pu observer chez lui à Rennes. Paul Simon commence déjà à se détendre. Ils traversent ensuite de longs paysages faits de petits villages en bordure de la mer.
Ils traversent Irobo puis Yacoboué pour terminer à Fresco. Là bas, Paul Simon est tombé complètement sous le charme du petit campement dans lequel ils sont logés. Après une belle série de découvertes de restaurants en bordure d’eau et les petits hôtels atypiques auprès des villages de pêcheurs, le mode de vie des habitants des lieux, sa décision était prise, il ne retournerait plus en France. Il se renseigne sur la possibilité d’avoir un accès à internet pour prévenir son employeur de sa décision de travailler désormais en distanciel. Autrement, il envisagerai une démission. L’employeur accepte la proposition de son salarié et depuis, Paul s’est établi à Fresco.
Amandine pour oublier Mathilde
Le jeune informaticien a rapidement acheté une terre pour se construire une petite maison au bord de l’eau quelques mois plus tard. Terminé pour lui la vie à l’hôtel. Il s’est recrée un environnement dans lequel il s’épanouit désormais. Paul a aussi fait une rencontre d’une serveuse, Amandine, dans l’établissement hôtelier où il a passé ses premiers mois. Amandine l’a aidé à acheter à moindre frais le terrain sur lequelle il a bâti sa maison. Très rapidement, ils aménagent ensemble et depuis 4 ans, Paul n’imagine plus sa vie loin de la Côte d’Ivoire.
Ses parents, pas du tout impliqués dans ce voyage au début, ont pu lui rendre des visites sur place à Fresco. Ils adorent eux aussi la Côte d’Ivoire où ils se rendent à chaque fois qu’ils en ont l’occasion. Paul voyage beaucoup dans les différentes régions du pays. En plus de maintenir sa collaboration avec son employeur en France, il propose aussi ses services à plusieurs entreprises locales. Sur un coup de tête, le jeune homme est passé de Rennais à Godié et il n’envisage pas changer.