Préparer un maté comme un Uruguayen avec un thermos pour maté
Célèbre pour procurer l’énergie du café, les bienfaits du thé, et la bonne humeur du chocolat, le maté est une boisson au mode de préparation particulier. Il n’est en effet pas rare de voir les Uruguayens se promener avec un thermos à maté sous le bras.
Cette boisson provient des feuilles de yerba maté que l’on trouve dans la forêt tropicale sud-américaine, à la frontière entre l’Argentine, le Paraguay et le Brésil. Les indigènes Guaranis ont, pendant des siècles consommés ces feuilles en les faisant infuser dans des calebasses.
L’Institut Pasteur a conclu en 1964 qu’avec 24 vitamines et minéraux, ainsi que 15 acides aminés et antioxydants, il serait difficile de trouver une autre plante dans le monde qui puisse égaler le maté en termes de valeur nutritionnelle.
L’histoire du maté
On pense que le maté a été initialement consommé par les populations indigènes du sud du Brésil. Suite à la colonisation espagnole, la boisson s’est répandue sur le territoire du Paraguay à la fin des années 1500, avant de se diffuser en Argentine aux XVIIè siècle. Au fur et à mesure que son utilisation s’est étendue, le maté est devenu la principale denrée du Paraguay.
Vers les années 1650, les Jésuites ont commencé à cultiver la plante et organisé des plantations à Misiones, en Argentine. C’est pour cela que le maté est également connu comme le « thé des Jésuites ».
Une guerre commerciale avec les producteurs paraguayens a suivi, ce qui a conduit les Jésuites à se faire expulser dans les années 1770. Leurs domaines tombant en ruine, leurs secrets de domestication ont été oubliés. Lorsque le Paraguay a cessé de produire du maté à la suite de la guerre de la Triple Alliance dans les années 1860, le Brésil a repris la première place en tant que producteur de maté.
Dans les années 1900, l’Argentine s’est approprié le maté et des plantations ont été créées. Alors que le Brésil s’est tourné vers le café dans les années 1930, l’Argentine s’est appuyée sur sa consommation de maté et a relancé l’économie de la province de Misiones où les jésuites avaient leurs plantations.
Pourquoi boire du maté ?
Les outils pour boire du maté sont simples : une calebasse à maté, un thermos à maté et une bombilla (paille filtrante en métal). Les gourdes étaient traditionnellement fabriquées à partir d’une calebasse creuse, mais elles sont aujourd’hui produites à partir de divers matériaux, dont le bois, le verre, la céramiquen et même du silicone. Elles peuvent être appelées calebasse à maté, pot à maté, gourde à maté ou encore tasse à maté.
La bombilla est munie à une extrémité d’un filtre tamisé qui empêche les petits morceaux de feuilles de se détacher du processus de brassage. Dans toute l’Uruguay, y compris dans la capitale, Montevideo, on voit souvent des gens marcher dans la rue, portant le maté et le fameux thermos à maté dans leurs bras. La ville dispose de nombreuses stations de remplissage d’eau chaude pour remplir le thermos, et ces stations sont très demandées, car la consommation annuelle est proche de 10kg par habitant.
Préparer le maté facilement à l’aide d’un thermos à maté
Voici comment préparer un maté et pourquoi le thermos pour maté est un accessoire essentiel pour profiter de cette boisson comme il se doit.
- Remplissez une calebasse à maté à un peu plus de la moitié avec de la yerba mate. Inclinez la gourde jusqu’à ce que les feuilles couvrent le côté et atteignent presque le sommet.
- Avant d’y mettre la bombilla, versez de l’eau chaude sur la moitié inférieure de la boisson. La température idéale est de 60 à 70 °C.
- Laissez les feuilles absorber l’eau pendant une trentaine de secondes.
- Ajouter de l’eau chaude jusqu’au sommet. Attention à ce qu’elle ne soit pas bouillante.
- C’est prêt, vous pouvez profiter de votre maté !
Jusqu’ici, pas de thermos… Alors pourquoi en a-t-on parlé ?
Le maté est une boisson qui a la particularité de pouvoir être infusée plusieurs fois. Ainsi, l’utilisation d’un thermos à maté permet de n’avoir à chauffer de l’eau qu’une seule fois, et donc, de pouvoir préparer de nouveaux matés très rapidement.
De plus, la plupart des bons thermos pour maté disposent d’un bec verseur permettant de verser l’eau délicatement dans le maté.
Faites attention à vos manières
Si quelqu’un vous offre son maté, c’est un signe de respect, et le partage du maté doit suivre certaines règles implicites. Ce n’est pas seulement une ouverture pour en savoir plus sur la culture uruguayenne, mais aussi l’occasion d’en apprendre plus sur la personne qui vous offre de le partager. Il y a une sorte d’échange qui se produit, qui peut donner à un touriste le sentiment d’être vraiment à sa place. Lorsque quelqu’un propose de partager son maté, il suffit d’en profiter et de boire le tout avant de le rendre. Ne vous précipitez pas, buvez à votre rythme.
Si vous avez terminé et que vous n’en voulez plus, dites simplement « gracias » en rendant la gourde. Si vous en voulez encore, attendez que les remerciements vous soient offerts à nouveau. Dans un groupe, le maté se passe de personne en personne. On appelle cela la « ronda del mate ». Une seule personne est en charge de la préparation du maté, le « cebador ». Lorsque le maté est prêt, le cebador boit la première gorgée puis remplit la calebasse et la fait passer. Dans un grand groupe, deux calebasses peuvent être passées, mais le rituel est le même : prendre, boire, rendre.